Tu sais qu’ils ne sont qu’une poignée, ces intégristes et que nous sommes des millions ?
Pourquoi tant de sollicitude à leur égard ? Tu es d’accord avec eux ? Tu penses toi aussi que les églises se vident parce que nous avons abandonné le latin et la soutane, parce que nous pardonnons plus facilement aux femmes adultères et à celles que le désarroi conduit à des actes condamnables ?
Le pape a donc été « paternellement sensible au malaise spirituel manifesté par les intéressés », ces 4 évêques excommuniés. Tant que tu y es, si tu étais aussi paternellement sensible au malaise manifesté par les autres, les divorcés remariés par exemple qui se sentent exclus de la pleine communion avec l’église, et bien d ‘autres qui finissent par ne plus même éprouver de malaise et nous quittent sur la pointe des pieds ou avec fracas.
Comme nos intégristes tu aimes bien le latin, les fastes de la liturgie, l’exercice d’une autorité pyramidale, la rigueur moraliste et l’assurance que donnent les interprétations choisies de la Tradition. J’aime bien le grégorien même s’il me rappelle les temps du séminaire où je le déchiffrais laborieusement, mais c’est beau, plus beau que certaines de nos ritournelles truffées d’alléluia. Pourtant, à choisir, je préfère encore la langue que m’ont parlé mon père et ma mère, dans laquelle j’ai appris à leur parler. Quand je parle à mon Père du ciel, je me sens mieux dans la langue de mes pères, enfin le français puisque j’ai perdu l’occitan, la belle langue que la Vierge utilisait pour parler à Bernadette.
Quand je vois certains de mes confrères si attentifs à la position de leurs mains, au nombre des génuflexions, à la manière dont ils purifient la coupe et le plat, à suivre avec application les rubriques d’aujourd’hui auxquelles ils ajoutent celles d’hier, je me demande s’ils prient. N’y a-t-il pas un danger que l’extérieur l’emporte sur l’intérieur ? Ne sont-ils pas en train de filtrer le moucheron sans voir passer les chameaux ? Je ne crois pas aux gens confits en dévotion et quand je vois certaines personnes les mains jointes ou levées, extérieurement plongées dans des méditations abyssales, j’ai tendance à penser que, comme moi, il leur arrive de penser à autre chose.
Je ne regrette pas la religion du siècle dernier parce que je l’ai vécue et qu’aussi je suis scandalisé par le comportement de tant de personnes âgées dans les églises. L’éducation qu’elles ont reçue devait être bien superficielle pour qu’elles se sentent si peu concernées par ce qui s’y passe.
Je n’ai pas à juger c’est vrai ; chacun a le droit de prier comme il l’entend, même s’il n’entend pas le latin et qu’il le répète sans comprendre, par nostalgie ou en confondant mystère et hermétisme. Après tout, les bouddhistes répètent eux aussi des mots qu’ils ne comprennent pas et, pour la plupart des musulmans, l’arabe littéraire du Coran est incompréhensible. Chacun a le droit de s’habiller comme il le désire, en robe safran, en soutane à boutons, avec de longues franges comme Jésus, avec un voile sur le visage ou sur la tête… Il n’est pas interdit d’être riche, de droite et même fascisant. On n’a pas le droit d’être révisionniste, c’est interdit par la loi, mais on a le droit d’avoir la barbe ou le visage glabre. Je suis inquiet uniquement à partir du moment où l’on fait d’un de ces points l’essentiel de la religion. J’avais compris que le christianisme allait au-delà des formes traditionnelles de la religion, mais j’ai sans doute raté une marche ! Je persiste à croire que l’intégrisme commence à partir du moment où une manifestation extérieure passe avant l’affirmation : « Dieu est amour ». Tu te rappelles ? C’est toi qui l’as écrit.
J’ai un mouvement de recul devant tout intégrisme parce que cette attitude conduit à la violence et pas que chez les islamistes. C’est à partir du moment où je suis certain d’être dans la vérité que je commence à être dangereux. Que ma vérité soit politique, économique, idéologique ou religieuse importe peu. Celui qui est certain de penser comme Dieu et de connaître sa volonté est un assassin en puissance et l’athée ne vaut pas mieux quand il est rempli de certitudes. Les mystiques ne courent pas ce risque tellement ils se sentent dépassés par la grandeur de celui qui est au centre de leur vie. Il n’en est pas de même des intégristes qui, en limitant la foi à quelques « vérités à croire », font entrer les croyants dans une dangereuse assurance. Ils mettent Dieu à part avec son mystère et réduisent la religion à une cuisine interne. Ils remplacent l’aventure de la foi par le scrupule.
C’est bien de te préoccuper de nos frères séparés. Mais tu sais qu’il y a des millions de protestants, des millions d’orthodoxes ? Ils ne te font pas souffrir ceux-là ? On ne pourrait pas dialoguer avec eux parce que c’est nous qui avons la vérité ? Mais c’est possible avec un quarteron d’évêques intégristes qui refusent de faire le moindre pas dans notre direction ? Ils acceptent le concile œcuménique de Vatican II « avec des réserves ». Pour qui se prennent-ils ? Sont-ils donc tellement au-dessus de l’église universelle pour qu’une poignée d’aigris fasse la leçon à l’ensemble de la chrétienté ?
Ils parlent de paix, de paix liturgique. Faire la paix c’est accepter qu’ils fassent ce qu’ils veulent. En fait leur intransigeance suscite la violence. Comment rester calme devant leur arrogance, leurs provocations continuelles ? Je vais essayer en ne parlant plus que d’évangile, en évitant d’entrer dans les débats stériles où ils tentent de nous enfermer.
J’ai des doutes parfois : quel est l’avenir de l’église quand je vois ces jeunes prêtres ensoutanés ? Ont-ils raison ? Sommes-nous, depuis Vatican II, une parenthèse néfaste à la vie de l’église ? Il me semble que ce qu’ils disent et ce qu’ils font est bien loin du message de Jésus tel qu’il nous apparaît dans les évangiles. Mais si l’essentiel était ailleurs, dans la persistance d’une église gardienne d’un dogme immuable, de la morale et de la religion du siècle dernier ? Je pense qu’alors je me mettrais sur la touche discrètement.
Faut-il que la paroisse de Pessac se mette au latin ? Et les Chrétiens d’Afrique ? Et les autres ?
Faut-il partir en guerre contre les sciences ?
Faut-il arrêter les efforts que nous faisons pour comprendre les hommes de notre temps et se contenter de leur imposer nos règles ?
J’ai appris que c’est dans la pâte humaine que je dois faire en sorte que le levain de l’évangile prenne sa place. Mais si ça continue je vais être exclu de cette pâte, tu es en train de désavouer mes efforts, les miens et ceux des autres pour qui la fraternité n’est pas un vain mot. Jusqu’à présent mes proches, et jusqu’à mes adversaires, ne doutaient pas que j’étais d’église. Est-ce que ça va durer ?
Nous avons besoin de paix Benoît, de confiance. Donne-nous la paix.
Pourquoi tant de sollicitude à leur égard ? Tu es d’accord avec eux ? Tu penses toi aussi que les églises se vident parce que nous avons abandonné le latin et la soutane, parce que nous pardonnons plus facilement aux femmes adultères et à celles que le désarroi conduit à des actes condamnables ?
Le pape a donc été « paternellement sensible au malaise spirituel manifesté par les intéressés », ces 4 évêques excommuniés. Tant que tu y es, si tu étais aussi paternellement sensible au malaise manifesté par les autres, les divorcés remariés par exemple qui se sentent exclus de la pleine communion avec l’église, et bien d ‘autres qui finissent par ne plus même éprouver de malaise et nous quittent sur la pointe des pieds ou avec fracas.
Comme nos intégristes tu aimes bien le latin, les fastes de la liturgie, l’exercice d’une autorité pyramidale, la rigueur moraliste et l’assurance que donnent les interprétations choisies de la Tradition. J’aime bien le grégorien même s’il me rappelle les temps du séminaire où je le déchiffrais laborieusement, mais c’est beau, plus beau que certaines de nos ritournelles truffées d’alléluia. Pourtant, à choisir, je préfère encore la langue que m’ont parlé mon père et ma mère, dans laquelle j’ai appris à leur parler. Quand je parle à mon Père du ciel, je me sens mieux dans la langue de mes pères, enfin le français puisque j’ai perdu l’occitan, la belle langue que la Vierge utilisait pour parler à Bernadette.
Quand je vois certains de mes confrères si attentifs à la position de leurs mains, au nombre des génuflexions, à la manière dont ils purifient la coupe et le plat, à suivre avec application les rubriques d’aujourd’hui auxquelles ils ajoutent celles d’hier, je me demande s’ils prient. N’y a-t-il pas un danger que l’extérieur l’emporte sur l’intérieur ? Ne sont-ils pas en train de filtrer le moucheron sans voir passer les chameaux ? Je ne crois pas aux gens confits en dévotion et quand je vois certaines personnes les mains jointes ou levées, extérieurement plongées dans des méditations abyssales, j’ai tendance à penser que, comme moi, il leur arrive de penser à autre chose.
Je ne regrette pas la religion du siècle dernier parce que je l’ai vécue et qu’aussi je suis scandalisé par le comportement de tant de personnes âgées dans les églises. L’éducation qu’elles ont reçue devait être bien superficielle pour qu’elles se sentent si peu concernées par ce qui s’y passe.
Je n’ai pas à juger c’est vrai ; chacun a le droit de prier comme il l’entend, même s’il n’entend pas le latin et qu’il le répète sans comprendre, par nostalgie ou en confondant mystère et hermétisme. Après tout, les bouddhistes répètent eux aussi des mots qu’ils ne comprennent pas et, pour la plupart des musulmans, l’arabe littéraire du Coran est incompréhensible. Chacun a le droit de s’habiller comme il le désire, en robe safran, en soutane à boutons, avec de longues franges comme Jésus, avec un voile sur le visage ou sur la tête… Il n’est pas interdit d’être riche, de droite et même fascisant. On n’a pas le droit d’être révisionniste, c’est interdit par la loi, mais on a le droit d’avoir la barbe ou le visage glabre. Je suis inquiet uniquement à partir du moment où l’on fait d’un de ces points l’essentiel de la religion. J’avais compris que le christianisme allait au-delà des formes traditionnelles de la religion, mais j’ai sans doute raté une marche ! Je persiste à croire que l’intégrisme commence à partir du moment où une manifestation extérieure passe avant l’affirmation : « Dieu est amour ». Tu te rappelles ? C’est toi qui l’as écrit.
J’ai un mouvement de recul devant tout intégrisme parce que cette attitude conduit à la violence et pas que chez les islamistes. C’est à partir du moment où je suis certain d’être dans la vérité que je commence à être dangereux. Que ma vérité soit politique, économique, idéologique ou religieuse importe peu. Celui qui est certain de penser comme Dieu et de connaître sa volonté est un assassin en puissance et l’athée ne vaut pas mieux quand il est rempli de certitudes. Les mystiques ne courent pas ce risque tellement ils se sentent dépassés par la grandeur de celui qui est au centre de leur vie. Il n’en est pas de même des intégristes qui, en limitant la foi à quelques « vérités à croire », font entrer les croyants dans une dangereuse assurance. Ils mettent Dieu à part avec son mystère et réduisent la religion à une cuisine interne. Ils remplacent l’aventure de la foi par le scrupule.
C’est bien de te préoccuper de nos frères séparés. Mais tu sais qu’il y a des millions de protestants, des millions d’orthodoxes ? Ils ne te font pas souffrir ceux-là ? On ne pourrait pas dialoguer avec eux parce que c’est nous qui avons la vérité ? Mais c’est possible avec un quarteron d’évêques intégristes qui refusent de faire le moindre pas dans notre direction ? Ils acceptent le concile œcuménique de Vatican II « avec des réserves ». Pour qui se prennent-ils ? Sont-ils donc tellement au-dessus de l’église universelle pour qu’une poignée d’aigris fasse la leçon à l’ensemble de la chrétienté ?
Ils parlent de paix, de paix liturgique. Faire la paix c’est accepter qu’ils fassent ce qu’ils veulent. En fait leur intransigeance suscite la violence. Comment rester calme devant leur arrogance, leurs provocations continuelles ? Je vais essayer en ne parlant plus que d’évangile, en évitant d’entrer dans les débats stériles où ils tentent de nous enfermer.
J’ai des doutes parfois : quel est l’avenir de l’église quand je vois ces jeunes prêtres ensoutanés ? Ont-ils raison ? Sommes-nous, depuis Vatican II, une parenthèse néfaste à la vie de l’église ? Il me semble que ce qu’ils disent et ce qu’ils font est bien loin du message de Jésus tel qu’il nous apparaît dans les évangiles. Mais si l’essentiel était ailleurs, dans la persistance d’une église gardienne d’un dogme immuable, de la morale et de la religion du siècle dernier ? Je pense qu’alors je me mettrais sur la touche discrètement.
Faut-il que la paroisse de Pessac se mette au latin ? Et les Chrétiens d’Afrique ? Et les autres ?
Faut-il partir en guerre contre les sciences ?
Faut-il arrêter les efforts que nous faisons pour comprendre les hommes de notre temps et se contenter de leur imposer nos règles ?
J’ai appris que c’est dans la pâte humaine que je dois faire en sorte que le levain de l’évangile prenne sa place. Mais si ça continue je vais être exclu de cette pâte, tu es en train de désavouer mes efforts, les miens et ceux des autres pour qui la fraternité n’est pas un vain mot. Jusqu’à présent mes proches, et jusqu’à mes adversaires, ne doutaient pas que j’étais d’église. Est-ce que ça va durer ?
Nous avons besoin de paix Benoît, de confiance. Donne-nous la paix.
« Sommes-nous, depuis Vatican II, une parenthèse néfaste à la vie de l’à‰glise ? »
OUI
Vous avez vidé les églises, les catéchismes, les groupes scouts, asséché les vocations sacerdotales, accompagné sans réagir la déchristianisation de la société, renoncé à enseigner et transmettre la foi catholique, ridiculisé vingt siècles de chrétienté.
La réponse est OUI, cent fois OUI.
Mon Père,
Je respecte vos opinions et, à la lecture de votre blog, je vois en vous un fervent disciple du Christ. Cependant, car il y a un mais, de la mème manière que je vous vouvoie parce que vous ètes visiblement plus vieux et plus sage que moi, j’aimerais que vos paroles envers le Pape soient plus respectueuses sur la forme, le vouvoiement et l’emploi de son titre donneraient du poids à vos paroles.
Père de quatre enfants, je voulais vous dire que ce qui manque le plus à nos enfants, c’est l’apprentissage du respect. On peut ne pas ètre d’accord, on doit mème souvent, mais cela ne peut ètre accepté que si la forme est acceptable. La disparition du respect est le premier pas vers le retour à la barbarie.
Je crois que c’est là que git l’un des problèmes majeurs de notre société. Nous ne respectons plus les autres et nous ne nous respectons plus nous-mèmes.
Le Pape, heureusement, ne nous demande pas d’adopter les pratiques religieuses de ces gens-là , il nous demande juste de les accueillir au sein de l’Eglise. Devrions-nous les combattre quand le Christ nous a demandé de tendre l’autre joue. Leur intransigeance ne demande que notre pardon, 7 fois 77 fois.
Bonjour mon Père,
Merci pour cette prise de position courageuse et qui, à mon humble avis, est la position la plus partagée par les fidèles catholiques. Il y a bien longtemps que je me suis détourné de l’à‰glise catholique romaine, écoeuré par ce type de prises de position récurrentes, mais je suis heureux de voir qu’il y a encore et toujours des Prètres qui savent faire vivre l’à‰glise.
Je perçois bien, à vous lire, une forme de désarroi. Je voudrais juste comprendre un peu mieux votre point de vue. Vous ètes dérouté par les orientations de notre pape, mais, n’ètes-vous pas influencé vous-mème par les orientations politiques ou éthiques des médias actuels, pour lesquels la religion est, ou devrait ètre, une pièce de musée, une expression de la naà¯veté populaire? Subissez-vous réellement des pressions de la part de la hiérarchie pour aller vers le latin, voudriez-vous faire partie de ceux qui pointent du doigt les signes extérieurs distinctifs du prètre, celui-ci doit-il se fondre dans l’anonymat … ? Pour ma part, j’essaie d’ètre chrétien et n’appartiens à aucun mouvement intégriste ou traditionnaliste.
Au fond Curé, tu lui reproches quoi à ce Pape ? d’ètre un peu là¢che en cédant à l’entètement des intégristes ? un peu hypocrite aussi en avouant pas une secrète sympathie avec certains de leurs caractères ? Mais toi-mème qui l’apostrophe ici, n’uses-tu pas du mème manque de courage et de duplicité ?
Lorsque tu écris : « j’ai perdu l’occitan, la belle langue que la Vierge utilisait pour parler à Bernadette… » tu sais fort bien que c’est faux. Cette vierge-là est celle de la légende, ou pire de l’occultisme. La véritable n’a jamais parlé que l’araméen, et pas à Bernadette ; et elle n’est pas resté vierge puisque Jésus a eu des frères et des soeurs. Tu le sais.
Tu fais profession de servir le Christ. Mais s’agit-il du véritable, celui des Evangiles, le Fils de Dieu. Lui a répondait à ceux qui commençait à vouloir encenser sa mère :
Heureux le sein qui t’a porté! heureuses les mamelles qui t’ont allaité!
Et il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!
La Parole de Dieu tu la connais, mais tu ne la gardes pas. Tu y prends seulement ce qui t’arrange pour pouvoir rester curé. Et ne réponds pas comme à ton habitude : « Cette question est très compliquée … vaste débat… vous ètes sans doute protestant. »
En vérité c’est très simple : la là¢cheté que tu reproches à Benoêt, c’est la tienne ; et tu l’augmentes encore en exploitant le sentiment public pour la faire passer pour du courage. Si tu étais courageux tu renoncerais à a soutane et tu rejoindrais la « secte » des évangéliques. Tout comme les apôtres ont quitté le judaà¯sme et ont rejoint la « secte » des chrétiens.
En vérité les pharisiens, qui ont réclamé la mort du juste, existent encore. Ils ne s’aimaient pas entre eux, pas plus que tu n’aimes le pape ; mais ils n’aimaient pas non plus la vérité :
« Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. »
Repens-toi donc, commence par étudier avec sérieux le Nouveau Testament ; visite une vraie église centrée autour de la Parole de Dieu, ça ne manque pas ; à l’heure d’internet tu n’as pas d’excuses pour rester dans l’ignorance. Alors tu deviendras peut-ètre un véritable ministre de Dieu.
Je t’ai parlé rudement, mais dans le désir de te réveiller afin que tu sois sauvé. D’ailleurs, en tant qu’homme d’Eglise, tu dois me pardonner.
Cordialement,
Tisserac.
Mon Père,
A vous lire je constate que vous mème (excusez-moi de vous vouvoyer, c’est juste une question de politesse), ne respectez manifestement pas ce que demande Vatican II. En effet et par exemple, la conservation du latin à la messe réformée (tout comme le chant grégorien) a toujours été demandé par les textes de Vatican II. C’est comme la tenue ecclésiastique, cela ne date pas d’aujourd’hui que l’Eglise (celle que vous ètes censé servir au mieux) demande à ses prètres d’avoir une tenue spécifique; elle est comment la votre ?
Par ailleurs je trouve votre diatribe publique contre le Pape, assez déplacée et bien peu respectueuse voire un tantinet révolutionnaire. Elle donne un piètre visage de l’amour fraternel, du respect filial et de l’obéissance…
Bonne journée mon Père, je prie pour vous.
Laurence.
Pour temoigner du trouble qui traverse aujourd’hui les communautes catholiques a travers le monde, j’ai bien aime la reponse ferme du President de la conference episcopale des Etats Unis (ou j’habite).
La phrase qui a mon sens remet les points sur les i est la derniere du troisieme paragraphe:
» Aucun catholique, soit il un laic, pretre ou eveque, ne doit jamais renier la memoire de la Shoa, pas plus qu’aucun catholique ne doit tolerer l’anti-semitisme et le fanatisme religieux. »
Il rappelle egalement que si ces eveques veulent exercer pleinement leur mission au sein de l’eglise, ils devront respecter les enseignements du Concile Vatican II.
La voici en anglais:
Statement of Cardinal Francis George, President USCCB
Pope Benedict XVI has lifted the personal penalty of excommunication incurred by four schismatic bishops belonging to the Priestly Society of Saint Pius X, founded by the late Archbishop Marcel Lefebvre. This gesture on the part of the Holy Father was an act of mercy and personal concern for the ordained and lay members of this Society and was meant to coincide with the fiftieth commemoration of the convening of the Second Vatican Council.
The Holy Father’s lifting of the excommunications is but a first step toward receiving these four bishops, and the priests who serve under them, back into full communion with the Catholic Church. If these bishops are to exercise their ministry as true teachers and pastors of the Catholic Church, they, like all Catholic bishops, will have to give their assent to all that the Church professes, including the teachings of the Second Vatican Council.
As is now widely known, one of the four bishops, Richard Williamson, has recently made some deeply offensive and utterly false statements about the Holocaust of the Second World War. Bishop Williamson has denied historical facts about the Shoah, in which six million Jews were cruelly annihilated, innocent victims of blind racial and religious hatred. These comments have evoked understandable outrage from within the Jewish community and also from among our own Catholic people. No Catholic, whether lay person, priest or bishop can ever negate the memory of the Shoah, just as no Catholic should ever tolerate expressions of anti-Semitism and religious bigotry.
I make my own the words of the Holy Father spoken at the General Audience on January 28, 2009: « [May] the Shoah show both old and new generations that only the arduous path of listening and dialogue, of love and forgiveness, can lead peoples, cultures and religions of the world to the longed-for goal of fraternity and peace, in truth. May violence never again humiliate man’s dignity. » We Catholic bishops in the United States are as committed as ever to building bonds of trust and mutual understanding with our elder brothers and sisters, the Jewish people, so that together with them we may be a blessing to the world.
Francis Cardinal George
Bonjour,
Je me sens « attristé » par tes propos, je suis l’un de ces « intégristes » comme tu nous appelles, tu m’interpelles mais pour autant je ne te juges pas car je ne te connais pas, mème après la lecture de ton blog. Pourquoi suis-je attristé, parce que le fait de vivre ma Foi selon la Liturgie qui a inspiré les Pères du Concile Vatican II, semble ètre un scandale pour toi ! Je ne comprends pas et je suis triste, parce que tu parles de fraternité mais le sens que tu lui donnes semble ètre à l’opposé de l’Amour dont tu parles. Comment peux tu me juger alors que tu ne me connais pas ? Tu dis que tu ne le fait pas et pourtant tes phrases tes commentaires je les ressens comme un jugement. Tu dis que je vais devenir violent parce que je suis « intégriste » et bien non tu te trompes j’ai plutôt envie de te connaitre, de prier avec toi. Je n’en dirais pas plus car je n’ai ni leçon, ni haine à délivrer, je suis ton frère en Christ – en désaccord avec tes propos – mais respectueux de ta personne et simplement blessé.
Philippe
je ne crois pas que cet évèque soit intégriste!
il me semble avoir lu dans l’Evangile que le Pasteur laisse ses brebis pour retrouver celle qui est perdue.
« Qui avait intérèt à salir la réputation du pape ? », par Mgr Simon
« Lettre ouverte à ceux qui veulent bien réfléchir… »
ROME, Lundi 2 février 2009 (ZENIT.org) – Dans « Lettre ouverte à ceux qui veulent bien réfléchir… », Mgr Hippolyte Simon, archevèque de Clermont et vice-président de la conférence épiscopale française, demande:
« Qui avait intérèt à salir la réputation du Pape ? »
Je ne sais pas si je suis en colère ou si je suis malheureux : la vérité tient sans doute des deux. Mais trop, c’est trop, alors je dis : ça suffit ! Le déchaênement médiatique contre le Pape Benoêt XVI, qui aurait
réintégré quatre évèques intégristes, dont un négationniste avéré, ne relève pas de la critique, mais de la calomnie et de la désinformation. Car, quoi que l’on pense des décisions du Pape, il faut dire, répéter et
souligner que ces quatre évèques n’ont pas été réintégrés. Et donc, Mgr Williamson, dont les propos tenus à la télévision suédoise sont effectivement intolérables, n’est toujours pas revenu au sein de l’Eglise
catholique et il ne relève toujours pas de l’autorité du Pape. Les informations qui parlent de réintégration reposent sur une confusion grave entre levée des excommunications et réintégration à part entière.
J’accorde volontiers mon indulgence à tous les journalistes et à tous les commentateurs qui ont pu confondre, de bonne foi, la levée de l’excommunication et la réintégration pure et simple. Les catégories utilisées par l’Eglise peuvent prèter à équivoque pour le grand public. Mais la vérité oblige à dire que, selon le Droit de l’Eglise, ce n’est pas du tout la mème chose. Si on confond les plans on devient victime de simplifications qui ne profitent qu’à ceux qui veulent faire de la provocation. Et on se fait complice, involontairement, de ces derniers. De façon habituelle, le grand public est en droit d’exiger d’un journaliste sportif qu’il sache distinguer, par exemple, entre un corner et un essai.
Pourquoi l’Eglise n’aurait-elle pas le droit d’avoir aussi son vocabulaire « technique » et pourquoi devrait-on tolérer des approximations aussi graves simplement sous prétexte qu’il s’agit de religion ?
Reprenons donc exactement ce qui s’est passé. Suite à l’élection du Pape Benoêt XVI, en Avril 2005, les évèques de la Fraternité Saint-Pie-X, fondée il y a plus de trente ans par Mgr Lefebvre, ont demandé à reprendre le dialogue avec Rome, mais ils avaient mis deux préalables : premièrement, la libéralisation du Missel de 1962, ce qui a été fait par le motu proprio, en juillet 2007 et, deuxièmement, la levée des excommunications.
Que signifie la levée des excommunications ? Pour prendre une comparaison familière, je dirai ceci : quand Mgr Lefebvre est sorti, c’est-à -dire quand il a désobéi en ordonnant quatre évèques malgré l’avis formel du Pape, c’est comme s’il y avait eu, automatiquement, une barrière qui était tombée et un feu qui s’était mis au rouge pour dire qu’il était sorti. Cela voulait dire que si, un jour, il voulait rentrer, il faudrait qu’il fasse d’abord amende honorable. Mgr Lefebvre est mort. Paix à son à¢me ! Aujourd’hui, ses successeurs, vingt ans après, disent au Pape : « Nous sommes prèts à reprendre le dialogue, mais il faut un geste symbolique de votre part. Levez la barrière et mettez le feu au clignotant orange ! » Le Pape, pour mettre toutes les chances du côté du dialogue, a donc levé la barrière et a mis le feu au clignotant orange. Reste à savoir maintenant si ceux qui demandent à rentrer vont le faire. Est-ce qu’ils vont rentrer tous ? Quand ? Dans quelles conditions ? On ne sait pas. Comme le dit le cardinal Giovanni Battista Re [préfet de la Congrégation des évèques], dans son décret officiel : « il s’agit de stabiliser les conditions du
dialogue ». Peut-ètre que le Pape, dans un délai que nous ne connaissons pas, leur donnera un statut canonique. Mais pour l’instant, ce n’est pas fait. Le préalable au dialogue est levé, mais le dialogue n’a pas encore commencé. Nous ne pouvons donc pas juger les résultats du dialogue avant qu’il n’ait eu lieu.
Là -dessus, la veille du jour o๠devait ètre publié le décret du Cardinal RE, voici qu’une télévision suédoise publie ou republie les propos clairement négationnistes de l’un des quatre évèques concernés, Mgr Williamson. Le Pape, quand il a donné son feu vert à la signature du décret par le Cardinal pouvait-il connaêtre les discours de Mgr Williamson ? Très honnètement, je crois pouvoir dire que non. Et c’est en un sens plutôt rassurant : c’est le signe que le Vatican n’a vraiment pas les moyens de faire surveiller tous les évèques et toutes les chaênes de télévision du monde ! C’est donc ici qu’il ne faut pas se tromper d’interprétation : que signifie cette coà¯ncidence entre la signature d’un décret, prévue pour le 21 Janvier, et donc connue de Mgr Williamson, et la diffusion des propos télévisés du mème personnage ?
Que chacun se demande : à qui profite le crime ? A qui profite le scandale provoqué par des propos d’une telle obscénité ? La réponse me semble limpide : à celui ou à ceux qui voulaient torpiller le processus inauguré par la signature du décret ! Or, pour peu que l’on suive un peu ces questions et les différentes interventions de Mgr Williamson depuis quelques années, il est clair que lui ne veut à aucun prix de la réconciliation avec Rome ! Cet évèque, dont je répète, qu’il n’a encore aujourd’hui aucun lien de subordination canonique vis-à -vis de Rome, a tout simplement utilisé la méthode des terroristes : il fait exploser une bombe (intellectuelle) en espérant que tout le processus de réconciliation va dérailler. Il fait comme tous les ultras de tous les temps : il préfère laisser un champ de ruines plutôt que de se réconcilier avec ceux qu’il considère comme des ennemis. Alors je le dis avec tristesse à tous ceux qui ont relayé, – avec gourmandise ou avec douleur-, l’amalgame entre Benoêt XVI et Mgr Williamson : vous avez fait le jeu, inconsciemment, d’un provocateur cynique ! Et, en prime, si j’ose dire, vous lui avez offert un second objectif qui ne pouvait que le ravir : salir de la pire des manières la réputation du Pape. Un pape dont il se méfie plus que de tout autre, car il voit bien que ce Pape ruine absolument tout l’argumentaire échafaudé jadis par Mgr Lefebvre. Je ne peux pas développer ici ce point. Je ne fais que renvoyer à un article que j’avais publié dans les colonnes du journal Le Monde, l’an dernier, au moment de la publication du Motu Proprio : « Quand je lis, un peu partout, que le Pape accorde tout aux intégristes et qu’il n’exige rien en contrepartie, je ne suis pas d’accord : il leur accorde tout sur la forme des rites, mais il ruine totalement leur argumentaire sur le fond. Tout l’argumentaire de Mgr Lefebvre reposait sur une prétendue différence substantielle entre le rite dit de Saint Pie V et le rite dit de Paul VI. Or, réaffirme Benoêt XVI, il n’y a pas de sens à parler de deux rites. On pouvait, à la rigueur, légitimer une résistance au Concile si l’on pensait, en conscience, qu’il existait une différence substantielle entre deux rites. Peut-on légitimer cette résistance, et a fortiori un schisme, à partir d’une différence de formes ? »
Pour un fondamentaliste, et qui plus est, pour un négationniste forcené comme Mgr Williamson, Benoêt XVI est infiniment plus redoutable que tous ceux qui font l’apologie de la « rupture » introduite par le Concile Vatican II. Car s’il y a rupture, alors il est conforté dans son opposition à la « nouveauté ». Mais celui qui démontre paisiblement que le Missel de Paul VI, la liberté religieuse et l’Å“cuménisme font partie intégrante de l’authentique Tradition Catholique, celui-là lui enlève toute justification. J’ai bien conscience qu’il faudrait développer mon argumentation. Que chacun veuille bien me pardonner de renvoyer aux sites internet o๠tout ceci est visible. Mais je souhaite surtout que chacun veuille bien se méfier des provocations trop bien montées. Quant à ceux qui s’obstinent à répéter que Joseph Ratzinger a servi dans les Jeunesses hitlériennes, qu’ils veuillent bien relire le témoignage qu’il a donné à Caen, le 6 Juin 2004, pour le soixantième anniversaire du Débarquement en Normandie, et qu’ils se demandent ensuite ce qu’ils auraient fait à sa place… Quand on hurle un peu trop fort avec les loups d’aujourd’hui, on ne fait pas bien la preuve que l’on eût été capable de se démarquer des loups de l’époque…
Reste un point qui est second mais cependant très grave : il faudra tout de mème s’interroger sur la communication des instances romaines lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles. Après la polémique de Ratisbonne (qui mériterait elle aussi d’ètre démontée attentivement..), j’espère – mais je me réserve d’en parler plutôt en interne – que les responsables de la Curie vont procéder à un sérieux débriefing sur les ratés de leur communication. Pour le dire d’un mot, voici comment j’ai vécu les choses : Mercredi 21 janvier, les milieux intégristes italiens, qui croyaient triompher, « organisent une fuite » dans « Il Giornale ». Aussitôt le tam-tam médiatique, se met en route. Mais nous, membres des conférences épiscopales, nous ne savons absolument rien ! Et pendant trois jours les nouvelles – erronées, qui parlent à longueur de journée de réintégration – prolifèrent dans tous les sens comme un feu de brousse. Tout y passe. Arrive alors la « bombe » de Mgr Williamson… Et c’est seulement samedi matin, – trois jours trop tard ! -, que nous recevons le communiqué officiel du Cardinal RE. Comment voulez-vous que nous puissions remettre le débat sur des bases correctes ? Le Cardinal Ricard s’y est employé, de très bonne façon, mais le feu était parti, et plus personne ne pouvait alors entendre une parole raisonnable.
Maintenant que la poussière commence à retomber, essayons de reprendre calmement nos esprits. Comme disait ma grand-mère : d’un mal Dieu peut faire sortir du bien. Le mal c’est que le Pape Benoêt XVI a une nouvelle fois été traêné dans la boue par une majorité de grands médias, excepté, Dieu merci, La Croix et quelques autres. Beaucoup de catholiques, et beaucoup de gens de bonne volonté, sont dans l’incompréhension et la souffrance. Mais le bien, c’est que les masques sont tombés ! Si le dialogue continue malgré tout avec les évèques de la Fraternité Saint Pie X – sous réserve, bien sûr, qu’ils passent la barrière maintenant levée -, le discernement pourra se faire, car tout le monde sait un peu mieux ce qu’ils pensent les uns et les autres.
Pour conclure, j’ai envie de m’adresser aux fidèles catholiques qui peuvent, non sans raison, avoir le sentiment d’ètre un peu trahis, pour ne pas dire méprisés, en cette affaire : méditez la parabole du Fils prodigue, et prolongez-la. Si le Fils aêné, qui avait d’abord refusé d’entrer dans la fète, dit qu’il veut rentrer, allez-vous le refuser ??? Ayez suffisamment confiance en vous-mèmes et en l’Esprit qui conduit l’Eglise, et qui a aussi guidé le Concile de Vatican II, pour penser que la seule présence de ce fils aêné ne suffira pas à étouffer la fète. Donnez à ce dernier venu un peu de temps pour s’habituer à la lumière de l’Assemblée o๠vous vous tenez…
+ Hippolyte SIMON,
Archevèque de Clermont, vice-président de la Conférence des évèques de France
Le 29 janvier 2009
Christian,
je comprends ta tristesse et tes interrogations. Tu as le droit, le doute est humain. La peur aussi et mème l’inimitié.
Et tu as raison, ces intégristes sont si peu nombreux. Pourquoi en faire tout un fromage? Et pourtant tu en parles. Et pourtant j’en parle aussi dans mon blog : http://beninews.canalblog.com/archives/2009/01/30/12285201.html
Aussi ta tristesse me peine-t-elle. Elle me peine, car tu as forcément dû lire les encycliques de notre pape. Tu as certainement dû dévorer ses ouvrages de cardinal Ratzinger. Et comme tu n’es pas un média qui parle de ce qu’il ne connait pas, tu as naturellement dû te rendre compte que Benoit XVI est loin de la caricature du vieux pape amateur de latin sur laquelle tu te mets à surfer.
Personne ne te demande de te mettre au latin. Personne ne te dit comment aimer. Le pape te propose juste d’aimer tes ennemis. De ne pas les rejeter s’ils font repentance. Tu sais, tu peux ètre chrétien et con. Tu peux ètre chrétien et moche. Tu peux ètre chrétien et violent. Tu peux ètre chrétien et pècheur. Tu peux ètre chrétien et porter une soutane, une chemise ou un T-Shirt.
Alors tu as peur, parce que tes fidèles ne comprennent pas le geste de Benoit. Et tu crains qu’ils ne te fuient. Le pape que tu aimais te disait « n’ayez pas peur ». L’Eglise n’a pas peur des critiques. Elle n’est pas là pour plaire ou faire de la politique, elle est là pour aimer. Mème quand c’est dur.
Les gens sont toujours ouverts avec ceux qu’ils apprécient. Et dès que l’unité passe par le détestable, il n’y a plus personne. Mais tu ne fais pas l’unité avec toi-mème… N’oublie que Ratzinger était un penseur de Vatican II. N’oublie pas que Ratzinger était un signataire de l’excommunication. Et sois sûr que Benoit XVI n’a qu’un objectif : aimer. Aimer son ennemi pour que Dieu voit son peuple déterrer la hache de guerre.
Demain, il y aura les orthodoxes. Après-demain les anglicans, les protestants. Et au bout du compte tous les hommes.
Benoit XVI ne fait pas de politique, Christian. Il fait de la théologie.
pour une fois que l’on donne un exemple de réconciliation dans ce monde qui ne connait que la haine et la vengeance, cela mérite davantage que de la rancoeur.
Merci cher Christian, cher Père pour ces mots illustrants parfaitement mon ressenti face à au climat actuel. Merci de trouver ces mots parfois si difficiles à prononcer, non parce que l’on ose mais parce que l’on se dit plutôt qu’il ne sert à rien de dire à qui ne veut entendre…
Pour ma part, je garde ma foi, profonde et sincère, mais suis de ceux qui sont partis « sur la pointe des pieds », petit à petit, step by step; Je suis allé chercher ailleurs cette Fraternité que vous décrivez si bien, sous une autre voute étoilée… Mais il n’y en a qu’une.
Je ne regrette pas, vraiment pas…Car j’y rencontre de nombreuses personnes qui comme moi ne sont pas à la recherche d’un quelconque substitut d’Eglise, mais à la recherche de soi, à l’écoute des autres, sans vil rejet pour cause multiple de non conformité.
Je suis dans le Finistère, donc un peu loin de Pessac, mais je le regrette croyez-le bien.
Je reviendrai prochainement visiter votre blog.
Jésus parlait aux publicains et aux prostituées, il mangeait avec les collecteurs d’impôt, ceux qui collaboraient avec un ennemi tyrannique! Quel scandale!
Oui, Jésus serait aussi allé manger avec les intégristes, franc-maçons, anticléricaux, oui mème avec un négationniste il serait allé manger à sa table… N’est-ce pas scandaleux? C’est pourtant bien ce que nous enseigne l’évangile! Il a enlevé leur exclusion (excommunication!) en rétablissant la communion entre Dieu et ces hommes et femmes peu fréquentables à nos pauvres yeux.
Relisons ces évènements à la douce lumière de la miséricorde divine que nous apporte l’évangile et nous comprendrons mieux notre Pape.
Merci pour ce texte. Dans ma paroisse et dans notre région, malheureusement le look compte plus que l’intérieur de l’Homme – je peux me tromper, aussi- mais c’est ce que certains de mes amis et moi mème ressentons ! Les curés qui m’ont donnés des cours de cathéchisme étaient d’une autre ouverture d’esprit !
Merci pour les Chrétiens d’Afrique – Merci pour les divorcés a qui l’on refuse la commnunion mais que l’on est content d’avoir comme cathéchistes par manque de personnes disponibles et motivées – Merci pour tout ces Chrétiens que Notre Pape oublie au profit des ces abrutis d’intégristes, d’un autre temps.
Il y as des erzatz de prète qui ont le look adéquat: soutane, cheveux rasés, beaux missels, qui vous font la morale et qui ne connaissent rien de la vie, qui ne savent du mot AMOUR… j’en connais et je les plaints ainsi que leurs ouailles qui les suivent comme des moutons de panurge se raccrochant a des artifices du passé et ne regardant pas la Vie d’aujourd’hui et notre avenir de Chrétien.
Excellent article et courageux. J’ai lu le suivant qui met les choses au point et témoigne de ce que, tout en étant libre d’expression, vous ètes bien incardiné et respectueux envers l’Eglise.
N’étant pas prètre et appartenant à la catégorie des « chrétiens du porche », comme disait Péguy, je suis beaucoup plus critique, en particulier de la dureté magistérielle à l’égard des divorcés remariés. Je me permets de vous renvoyer à ce sujet à mes article suivants :
« Benoêt XVI et le Synode refusent l’eucharistie aux divorcés remariés » (http://www.convertissez-vous.com/f/index.php?sujet_id=1304)
« Pistes néotestamentaires pour une pastorale des divorcés remariés ». (http://www.convertissez-vous.com/f/index.php?sujet_id=1301)
« Un modèle pour délier les divorcés remariés : L’« admission provisoire » des lapsi par Cyprien de Carthage (mort en 258) (http://www.convertissez-vous.com/f/index.php?sujet_id=1302)
Et en ce qui concerne le magistère, à :
« Magistère ordinaire et désaccord responsable: scandale ou signe de l’Esprit? Jalons pour un dialogue ». Article paru dans Ad Veritatem, Revue trimestrielle publiée par les amis de la faculté universitaire de théologie protestante de Bruxelles, n° 19, juillet-septembre 1988, pp. 26-48. (http://www.convertissez-vous.com/f/index.php?sujet_id=1431)
« Autorité et sensus fidelium. Vers la perception d’un Magistère comme lieu privilégié d’expression de la conscience de l’Eglise ». Article paru dans Ad Veritatem, Revue trimestrielle publiée par les amis de la faculté universitaire de théologie protestante de Bruxelles, n° 20 (oct.-déc. 1988), Bruxelles, pp. 26-52. (http://www.convertissez-vous.com/f/index.php?sujet_id=1494)
Avec toute ma sympathie et l’assurance de mes prières à votre intention.
Menahem R. Macina
http://www.convertissez-vous.com
Ton billet est d’une émouvante sincérité, mais ton combat est le mème que celui des intégriste. Il s’agit au fond de la mème histoire : pour toi le pape se plante, toi au moins tu as la vérité parce que ton rapport à Dieu est plus pur, et par conséquent tu n’as que faire de l’Eglise et de son pasteur terrestre. Que ce soit l’ami Marcel contre Vatican II ou toi contre Benoit, c’est la mème rengaine.
Je comprends que tu ne comprennes pas ce qui se passe dans l’Eglise. La génération de soixantehuitards qui a cru que Vatican II avait envoyé la Tradition aux orties, avec latin, soutanes et autres signes, cette génération stérile doit constater que les vocations, dans l’Eglise, ne naissent pas de ce qu’elle a semé.
La parenthèse, c’est cette génération qui doit aujourd’hui, admettre qu’elle s’est plantée, et que l’amour n’est pas ennemi de la vérité.
Bien fraternellement,
Pascal
Cher Alexandre,
tu n’es pas au bout de tes peines… Ton attitude est au fond bien semblable à celle de tes frères intégristes : tu n’est pas d’accord avec le pape, et donc tu le critique haut et fort, sans te remettre sérieusement en question.
La vérité, c’est que ta génération soixante-huit s’est trompée lourdement en croyant, tout comme les intégristes, que Vatican II représentait une rupture. Cette génération stérile a vidé les séminaires, décimé les vocations, tandis que les jeunes se tournaient vers Jean-Paul II puis Benoêt XVI. Sans doute es-tu très cool, tu es un marin et tu aimes le large, c’est chouette ! Mais ta génération doit passer. Les jeunes prètres portent sans complexe la soutane que ta génération a jeté aux orties. Mes enfants préfèrent cent fois une hymne grégorienne dont ils ont d’ailleurs la traduction à n’importe quelle chanson mièvre d’Akepsimas, qui ne passerait mème plus à l’eurovision, dont les paroles vides de sens ont si souvent cassé mes oreilles dans mon jeune temps.
Allez, mon père Alexandre, tu restes prètre, mais tu n’es pas le sauveur de l’Eglise. N’aies pas peur, c’est l’Esprit Saint qui la gouverne, et mème quand tu ne comprends pas, rappelle-toi Job !
Fraternellement,
Pascal
Je vous félicite mon pére pour votre analyse, qui rejoint sans conteste mes pensées les plus intimes. Je vois tout comme vous cette montée des intégrismes toutes religions confondues et je ne peux m’empécher de faire le corollaire avec ce qu’on vécu nos anciens lorsque les religions ont été détournées de leur rôle principal, celui de l’éducation par l’amour, le respect de l’autre par la compréhension des différences, la paix et la croyance qu’aprés notre vie sur terre ou ayant suivi ces préceptes ici bas, Dieu quel qu’il soit, nous acceuillerai pour le repos éternel.
Ou sont ces préceptes dans la décision de notre pape? J’ai été un chrétien heureux et fier, quoique peu pratiquant, de faire partie de cette famille sous Jean-Paul II.
Je ne me reconnais en rien dans la volonté de notre pape actuel, qui pour moi s’il continue sur cette voie, nous renverra in-petto, aux temps de l’inquisition.
Recevez mon soutien mon père, car au delà des peintures de nos églises et de l’or de nos ciboires, la vrai richesse de la chrétienté ce sont des hommes comme vous.
Christian
Bonjour,
J’ai lu avec intérèt votre article, et j’aimerai vous en toucher quelques mots. Outre la forme qui me parait quelque peu irrespectueuse (mais passons), je pense que vous allez droit dans la direction de l’intégrisme et de l’intolérance que vous fustigez si bien.
Je suis de ceux qui pensent qu’aucun extrème n’est bon pour une communauté ou pour une société et qu’il existe du bon à prendre partout. Je vous invite pour cela à lire l’excellent article de Daniel Ange dans le numéro spécial de LA NEF (pourtant d’orientation traditionaliste) sur le Motu Proprio.
Vous rappelez-vous le texte de l’évangile d’aujourd’hui ?
Jésus tend la main à la belle-mère de Simon, qui est malade. Elle lui prend, sans un mot, la main, et elle guérit. Ainsi, Benoêt XVI tend la main. Libre ensuite à l’interlocuteur, de la saisir ou non, mais au moins, le pas aura été fait, dans l’amour du prochain, et il ne sera pas reproché au jour dernier, ne n’avoir rien fait pour l’unité de l’Eglise.
Le déchirement de l’Eglise ne vient pas que des intégristes mais vient aussi des autres, qui rejettent. Un ostracisme lamentable, dont les torts sont partagés. Il serait donc souhaitable, comme le Pape le fait, de tendre la main, plutôt que rejeter et mettre à l’index des gens qui comme vous mais de manière différente, cherchent par Dieu le bien de l’humanité.
Tendre la main ne veut pas dire tout accepter.
Mais en tendant la main, il sera ensuite plus facile de parler et chacun d’échanger et de progresser, pour le bien de l’Eglise et des hommes.
Mon Père,
Quel est cet ironisme dans ce message??
Est-ce comme cela que vous vous adressez au Pape?
Pourtant dans mon message j’ai été courtois. Soyez au moins courtois avec lui quand vous, vous adressez à lui mème dans un blog. Vous ètes prètres ayez un peu de retenu.
Le Pape n’est pas un chien!
Veuillez agréer mon Père mes meilleures salutations.
En union de prières.
Bernard 407
La paix Benoêt
Tu sais qu’ils ne sont qu’une poignée, ces intégristes et que nous sommes des millions ?
Pourquoi tant de sollicitude à leur égard ? Tu es d’accord avec eux ? Tu penses toi aussi que les églises se vident parce que nous avons abandonné le latin et la soutane, parce que nous pardonnons plus facilement aux femmes adultères et à celles que le désarroi conduit à des actes condamnables ?
Le pape a donc été « paternellement sensible au malaise spirituel manifesté par les intéressés », ces 4 évèques excommuniés. Tant que tu y es, si tu étais aussi paternellement sensible au malaise manifesté par les autres, les divorcés remariés par exemple qui se sentent exclus de la pleine communion avec l’à‰glise, et bien d ‘autres qui finissent par ne plus mème éprouver de malaise et nous quittent sur la pointe des pieds ou avec fracas.
Comme nos intégristes tu aimes bien le latin, les fastes de la liturgie, l’exercice d’une autorité pyramidale, la rigueur moraliste et l’assurance que donnent les interprétations choisies de la Tradition. J’aime bien le grégorien mème s’il me rappelle les temps du séminaire o๠je le déchiffrais laborieusement, mais c’est beau, plus beau que certaines de nos ritournelles truffées d’alléluia. Pourtant, à choisir, je préfère encore la langue que m’ont parlé mon père et ma mère, dans laquelle j’ai appris à leur parler. Quand je parle à mon Père du ciel, je me sens mieux dans la langue de mes pères, enfin le français puisque j’ai perdu l’occitan, la belle langue que la Vierge utilisait pour parler à Bernadette.
Quand je vois certains de mes confrères si attentifs à la position de leurs mains, au nombre des génuflexions, à la manière dont ils purifient la coupe et le plat, à suivre avec application les rubriques d’aujourd’hui auxquelles ils ajoutent celles d’hier, je me demande s’ils prient. N’y a-t-il pas un danger que l’extérieur l’emporte sur l’intérieur ? Ne sont-ils pas en train de filtrer le moucheron sans voir passer les chameaux ? Je ne crois pas aux gens confits en dévotion et quand je vois certaines personnes les mains jointes ou levées, extérieurement plongées dans des méditations abyssales, j’ai tendance à penser que, comme moi, il leur arrive de penser à autre chose.
Je ne regrette pas la religion du siècle dernier parce que je l’ai vécue et qu’aussi je suis scandalisé par le comportement de tant de personnes à¢gées dans les églises. L’éducation qu’elles ont reçue devait ètre bien superficielle pour qu’elles se sentent si peu concernées par ce qui s’y passe.
Je n’ai pas à juger c’est vrai ; chacun a le droit de prier comme il l’entend, mème s’il n’entend pas le latin et qu’il le répète sans comprendre, par nostalgie ou en confondant mystère et hermétisme. Après tout, les bouddhistes répètent eux aussi des mots qu’ils ne comprennent pas et, pour la plupart des musulmans, l’arabe littéraire du Coran est incompréhensible. Chacun a le droit de s’habiller comme il le désire, en robe safran, en soutane à boutons, avec de longues franges comme Jésus, avec un voile sur le visage ou sur la tète… Il n’est pas interdit d’ètre riche, de droite et mème fascisant. On n’a pas le droit d’ètre révisionniste, c’est interdit par la loi, mais on a le droit d’avoir la barbe ou le visage glabre. Je suis inquiet uniquement à partir du moment o๠l’on fait d’un de ces points l’essentiel de la religion. J’avais compris que le christianisme allait au-delà des formes traditionnelles de la religion, mais j’ai sans doute raté une marche ! Je persiste à croire que l’intégrisme commence à partir du moment o๠une manifestation extérieure passe avant l’affirmation : « Dieu est amour ». Tu te rappelles ? C’est toi qui l’as écrit.
J’ai un mouvement de recul devant tout intégrisme parce que cette attitude conduit à la violence et pas que chez les islamistes. C’est à partir du moment o๠je suis certain d’ètre dans la vérité que je commence à ètre dangereux. Que ma vérité soit politique, économique, idéologique ou religieuse importe peu. Celui qui est certain de penser comme Dieu et de connaêtre sa volonté est un assassin en puissance et l’athée ne vaut pas mieux quand il est rempli de certitudes. Les mystiques ne courent pas ce risque tellement ils se sentent dépassés par la grandeur de celui qui est au centre de leur vie. Il n’en est pas de mème des intégristes qui, en limitant la foi à quelques « vérités à croire », font entrer les croyants dans une dangereuse assurance. Ils mettent Dieu à part avec son mystère et réduisent la religion à une cuisine interne. Ils remplacent l’aventure de la foi par le scrupule.
C’est bien de te préoccuper de nos frères séparés. Mais tu sais qu’il y a des millions de protestants, des millions d’orthodoxes ? Ils ne te font pas souffrir ceux-là ? On ne pourrait pas dialoguer avec eux parce que c’est nous qui avons la vérité ? Mais c’est possible avec un quarteron d’évèques intégristes qui refusent de faire le moindre pas dans notre direction ? Ils acceptent le concile Å“cuménique de Vatican II « avec des réserves ». Pour qui se prennent-ils ? Sont-ils donc tellement au-dessus de l’à‰glise universelle pour qu’une poignée d’aigris fasse la leçon à l’ensemble de la chrétienté ?
Ils parlent de paix, de paix liturgique. Faire la paix c’est accepter qu’ils fassent ce qu’ils veulent. En fait leur intransigeance suscite la violence. Comment rester calme devant leur arrogance, leurs provocations continuelles ? Je vais essayer en ne parlant plus que d’à‰vangile, en évitant d’entrer dans les débats stériles o๠ils tentent de nous enfermer.
J’ai des doutes parfois : quel est l’avenir de l’à‰glise quand je vois ces jeunes prètres ensoutanés ? Ont-ils raison ? Sommes-nous, depuis Vatican II, une parenthèse néfaste à la vie de l’à‰glise ? Il me semble que ce qu’ils disent et ce qu’ils font est bien loin du message de Jésus tel qu’il nous apparaêt dans les à‰vangiles. Mais si l’essentiel était ailleurs, dans la persistance d’une à‰glise gardienne d’un dogme immuable, de la morale et de la religion du siècle dernier ? Je pense qu’alors je me mettrais sur la touche discrètement.
Faut-il que la paroisse de Pessac se mette au latin ? Et les Chrétiens d’Afrique ? Et les autres ?
Faut-il partir en guerre contre les sciences ?
Faut-il arrèter les efforts que nous faisons pour comprendre les hommes de notre temps et se contenter de leur imposer nos règles ?
J’ai appris que c’est dans la pà¢te humaine que je dois faire en sorte que le levain de l’à‰vangile prenne sa place. Mais si ça continue je vais ètre exclu de cette pà¢te, tu es en train de désavouer mes efforts, les miens et ceux des autres pour qui la fraternité n’est pas un vain mot. Jusqu’à présent mes proches, et jusqu’à mes adversaires, ne doutaient pas que j’étais d’à‰glise. Est-ce que ça va durer ?
Nous avons besoin de paix Benoêt, de confiance. Donne-nous la paix.